Au fil du Mékong (et au bout, grosse fatigue)

DSC00827

Nous avons quitté le Mékong qui était, depuis le 23 janvier et notre arrivée à Vientiane, notre fil rouge dont nous ne nous éloignions que pour mieux le retrouver. Pendant un mois et demi, ce fleuve mythique n’aura cessé de nous fasciner et boire une bière face au Mékong au coucher du soleil restera un moment fort de ce voyage (et par définition de notre vie – enfin surtout celle de Julien, Fred ne buvant pas de bière et restant mystérieusement hermétique à la magie d’un coucher des soleil). De Luang Prabang au Laos jusque Can Tho au Vietnam (au coeur du Delta) depuis ses rives où en naviguant dessus, nous avons observé inlassablement chaque instant du spectacle qui nous était offert.

Entre chacun de ces moments, la vie, le quotidien, l’organisation du voyage, les rencontres, les coups de fatigue ou d’euphorie. Bon là, ces quelques derniers jours, le bout du Mékong, c’était plutôt ambiance coup de fatigue. Il faut dire que passer de l’effervescence de Phnom Penh à celle de Saïgon en changeant d’endroit (faire et défaire les sacs entre autres) si souvent, ce n’est pas franchement de tout repos.

Le pire dans ce voyage étant de ne dormir qu’une nuit dans un hôtel. Refaire puis refaire un sac à dos en moins de 24 h et prendre ses repères dans une ville inconnue en une soirée, dur. C’est en fait rarement arrivé mais c’est ce qu’on a fait ces derniers temps. Du coup, c’est bête mais on en arrive à songer avec envie à un placard. Oui, avec une étagère. Et même un cintre ! Ayant décidés de ne pas mettre tous nos euros restants dans les hôtels, nous avons fréquemment des petites chambres où seul le sol carrelé peut accueillir nos sacs. Une garde-robe par terre quoi.

D’où cette sensation de fatigue globale. Avec pour fauteur de trouble les coqs asiatiques qui sont partout, chaque matin pour nous réveiller, même en plein milieu de Ho Chi Minh Ville alors que nous sommes au 5ème étage !

Mais en sentant la fin de ce périple approcher sournoisement, on prend conscience que toutes ces images, ces odeurs, ces bruits, cette poussière, ces visages, ces bâtiments, ces marchés, ces dîners, ces voix, ces langues, ces fruits, ces routes, et tout ce que nous avons vu de merveilleux, ne feront plus partie de notre quotidien. Là, on prend un claque. On se répète qu’il faut profiter – profiter – profiter ! Mais n’est-ce pas ce qu’on fait depuis le 2 septembre 2015 ?

DSC01939 DSC01746

Si Joséphine est de plus en plus heureuse de vivre ce voyage, d’ailleurs la vie dans sa globalité est tout simplement merveilleuse pour notre fille aînée (qui fait des projets de tour du monde dans 10 ans avec sa copine ou avec son petit ami ça dépendra du contexte), Robinson parle avec nostalgie de sa vie d’avant (Tu te souviens quand on prenait notre petit déjeuner avec des Princes devant la télé et qu’on mettait une couverture sur nos jambes ? Ben oui c’était l’hiver dernier mon chéri…) et annonce avec solennité qu’il est pressé d’être en Inde pour la nourriture (les Cheese Naan) et parce que ce sera le dernier pays. Céleste est encore et toujours partagée entre le bonheur de ce tour du monde en famille où ses proches sont autour d’elle, tout près, et la joie du retour, des retrouvailles, de ses habitudes, ses objets, ses doudous, ses cousin(e)s, Joana, ses copains et surtout ne pas chagriner Papa & Maman en leur montrant cette appétence pour la France…

Bref, comme le Mékong (on a une métaphore, on va pas la lâcher comme ça), notre voyage a suivi son cours, c’est bien le même depuis six mois mais pourtant il évolue, il avance, il est calme ou tumultueux, magnifique le plus souvent, monotone rarement. On a parfois envie de s’en éloigner mais toujours ce besoin d’y revenir.

On va essayer de passer haut la main ce moment de fatigue, nous avons quitté définitivement le Mékong pour Saïgon où nous avons retrouvé Tata Myriam ! Malgré le voyage et après 24 heures sans dormir, c’était encore elle la plus vaillante pour visiter la ville et le musée des vestiges de la guerre, sans transition dès son avion posé. Chapeau !

Après un petit coup d’avion (enfin petit, avec deux heures de retard alors qu’on est arrivés bien en avance, ce « petit » coup d’avion a été finalement bien longuet), nous voici dans la très charmante ville de Hoï An pour deux jours. Nous venons d’ailleurs d’élire son marché « plus beau marché du voyage ».

DSC01866 DSC01718

Aujourd’hui, il fait presque froid. Et le Mékong est loin maintenant. On ressort les polaires ! C’est l’heure de l’école mais personne n’est réellement motivé… ni du côté enfant et encore moins du côté parents. On arrive à faire une heure d’école par jour sauf depuis qu’on reçoit des gens hé hé… A se demander si les enfants n’ont pas payé nos visiteurs 😉 Donc on mise de plus en plus sur la période « retour » pour rattraper ce qui n’aura pas été vu. Les progrès en anglais sont impressionnants surtout pour Céleste & Robinson qui ont acquis une étonnante compréhension orale de cette langue (donc plus de messages secrets entre parents en anglais…). Jo a pris un meilleur accent mais la grammaire reste à bosser.

Ainsi les coqs asiatiques (coq au vin oui !) auront eu raison de notre forme olympique en claironnant toujours avant le lever du soleil et la fatigue s’accumule… Oui, c’est vrai, on aime se plaindre. Mais ce voyage reste un merveilleux moment en famille que la fatigue n’entache pas. Et puis, il y a encore tellement de choses à vivre ! Alors on continue ! Et comme le disait si bien la grande prêtresse Koh Lantienne sur les écrans de tf1 : Y’a pas d’fatigue qui soit !

DSC01057 DSC03541 DSC01081 DSC00820

 

7 réflexions au sujet de « Au fil du Mékong (et au bout, grosse fatigue) »

  1. Ouf, j’ai eu peur, j’ai cru que tu t’étais mise à la bière ma soeur 😉
    N’ayant pas reçu d’argent de tes enfants pour que nous venions vous retrouver (ils savaient qu’avec moi y’aurait eu école quand même….), il ne me reste plus qu’à compter les jours !
    Je vous embrasse et on tente un skype très vite !

    J’aime

  2. Bonjour tous les 5,
    On ne le dira jamais assez, les voyages, les vacances c’est fatiguant! Rien de tel que le train train ou la routine pour se reposer!
    Allez remettez vous bien, encore 2-3 mois à tenir!
    Bises.
    Géraldine

    Aimé par 1 personne

  3. Super ! Mais nous aussi les Le Toux on a passé un moment super, ce week-end avec Lydie et Jean-Paul et bien sûr vos oreilles on dû siffler….Quel bonheur ce grand voyage et que de souvenirs au retour !Profitez, profitez….Au plaisir de vous revoir et de vous entendre!
    On vous embrasse TRES fort !!

    J’aime

Laisser un commentaire