Le Vietnam, pays des bruits, des odeurs et des couleurs

Nous marchions dans les pas de mes parents et leurs amis dans ce pays et en avions l’eau à la bouche lorsqu’ils en étaient rentrés émerveillés, avec des photos sublimes dans la tablette. Le Vietnam sonnait pour nous comme un pays d’Asie dans la continuité du Laos et du Cambodge, guère plus différent. Que nenni !

Ce pays est d’abord très développé en comparaison avec le Laos & le Cambodge. Les richesses sont plus présentes, le pays mieux organisé, les autorités plus encadrantes -je vous épargne le chapitre censure au Vietnam pour des raison évidentes de sécurité de notre blog 😉  -. On ne mange pas dans le car ! Whaaaat ? Notre guide de la baie d’Halong a fait cette remarque à nos amis cyclistes (https://leschamavelo.wordpress.com) : on n’est pas au Laos ici, on ne démonte pas les sièges d’une voiture pour y mettre des vélos, sinon on peut avoir une amende. Ok. On ne fait pas n’importe quoi ici.

Sur la route toutefois… les libertés prises sont assez larges. Téléphone au volant, autoroute à contresens, marche arrière sur cette même voie, dépôt ou prise de passagers sur la bande d’arrêt d’urgence, 3 véhicules côte à côte sur une route, et on doit vous parler des Klaxon qui vrillent les oreilles car modifiés pour la plupart dans un but d’être peut-être plus efficaces ? Cet avertisseur sonore sert à interpeler, avertir, prévenir, saluer, râler, mais nous, ils nous font sursauter, grincer des dents et perdre -encore- une partie de notre audition… Donc, on ne s’habitue pas aux Klaxon, non. Mais ça fait partie du folklore vietnamien ! Au Laos, il y a moins de véhicules, c’est moins dense sur les routes. Au Cambodge, la loi qui règne c’est : le plus gros a la priorité alors qu’ici c’est ni Dieu ni maitre.

La population d’un abord souvent brut semble en fait souvent mal à l’aise lorsque la langue ne permet pas la communication et préfère couper court à une discussion qui sera compliquée. On nous dit facilement non, mais c’est une sorte de pirouette pour ne pas perdre la face. Seulement, grattons un peu et on découvre des gens fiers de leur pays, fiers tout court, plutôt tactiles, qui blaguent et se moquent facilement, sans méchanceté, des gens serviables au possible, qui peuvent déployer une énergie phénoménale pour trouver la solution à notre problème ou requête, des gens qui partagent facilement, d’une générosité sincère, touchante. Et qui nous montrent une certaine admiration en voyant nos 3 enfants, même s’ils annoncent souvent en retour en avoir eux-mêmes 4 ou 5 ou plus !

Si les rizières partagent les paysages avec les cultures maraîchères dans le sud, elles sont verdoyantes dans le nord. Les fruits se font plus rares dans le nord mais d’une diversité et d’une abondance certaine au sud, soit 1650 km environ entre les deux. Forcement, ça crée des disparités.

En premier, comme on aime si bien le faire, nous avons fait connaissance avec ce pays par la province : Can Tho où on a profité du marché flottant (Mmmh… la Noodle Soup sur le bateau) puis Vinh Long et sa campagne calme, dans les hortillonnages du Delta du Mékong. Du bateau, du bateau et encore du bateau. DSC03578 DSC03583

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Notre guesthouse à Vinh Long

Nous avons poursuivi par Ho Chi Minh Ville, joyeuse cité bourdonnante où nous avons pu visiter le musée des vestiges de la guerre. On y apprend notamment en images les dégâts engendrés par l’agent orange, herbicide puissant et extrêmement nocif, produit par Monsanto en partie. Dur dur de soutenir certaines images ainsi que celles qui illustrent la guerre du Vietnam dans son ensemble. DSC03760Autre visite, plus légère : le musée de la médecine traditionnelle vietnamienne.

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Hoi An

Après avoir accueilli Myriam qui nous a suivis pendant 14 jours, nous avons fait un saut de puce en avion jusqu’à Hoi An (pour éviter 24 heures de bus), ville des lumières, des lampions, des vendeuses aux chapeaux coniques, des rues piétonnes (Youhou ! Comme ça fait du bien !) et du pont japonais. Beaucoup de touristes mais un vrai coup de coeur pour cette petite bourgade au centre ville étroit et séduisant, bordé par le fleuve Thu Bon.

De là, il a bien fallu poursuivre même si on aurait aimé y rester, et hop : bus de jour jusqu’à Hué (3 heures). On y a vu la Citadelle, le mausolée de Minh Mang, la pagode de Thien Mu, la tombe impériale de Dong Kanh etc… DSC04291Seul échec : notre envie de pédalo sur le fleuve où on essuiera un refus car NON on ne fait pas de pédalo la journée mais uniquement le soir. Point barre.

Toujours plus hard : bus de nuit pour quitter Hué et rejoindre Hanoi. On nous annonce 15 heures de route. Bon bon, ok. Arrivée prévue vers 8h00. Sauf qu’à 5h45, la voix du conducteur nous réveille : Hanoi ! Hanoi ! Et hop : nous voilà la tête dans le sac, sur un boulevard grisâtre, sous la bruine, à 5h45 du mat à Hanoi. La belle occaz pour les chauffeurs de taxi de nous arnaquer. Taxi meter = garantie d’un prix fixe au kilomètre. Ah ben non, le nôtre avait trafiqué son compteur. On paiera presque le quadruple d’une course normale, mais difficile de réaliser cela avec peu d’heures de sommeil et cette méconnaissance des habitudes d’une ville. Pfff… on ne nous y reprendra plus. Maintenant, c’est TAXI VERT ou rien.

Hanoi est la ville où traverser une rue te rappelle que tu n’as pas contracté d’assurance vie avant ton départ et que c’est bien couillon. DSC05053Traverser est un grand mot : en fait, tu te faufiles entre le bus, après le camion, entre les 48 scooters, avant le taxi et en même temps, tu fais signe au cyclo-pousse que non, on n’a pas besoin de ses services puisqu’on est 6 et qu’il n’a qu’une place. Le bruit est assourdissant, les Klaxon terrifiants, la circulation d’une densité inimaginable et avoir une discussion dans les rues d’Hanoi n’est pas envisageable. On discutera à l’hôtel, plus tard.

Nous sommes retombés en enfance en assistant au spectacle des marionnettes sur l’eau, chouette show auquel les enfants ont adhéré malgré les moqueries d’une de leurs youtubeuses préférées qui évoquait son voyage au Vietnam sur Youtube. DSC04541C’était féerique !

L’apothéose, ce fut la baie d’Halong. Pas Halong City qui en y arrivant le soir dans la brume nous a évoqué la zone industrielle du Havre au mois de novembre. Mais dès le lendemain, au départ de notre bateau, découvrir ces pains de sucre au milieu de la brume fut magique. DSC04865Comble du bonheur, nous y avons retrouvé nos amis les Cham à vélo, cette fois sans leurs vélos, et ce fut pour tous je pense un intense moment de découverte. L’ambiance était particulièrement mystique, grâce à la brume. Les pirates allaient-ils débarquer entre deux pitons rocheux, l’épée entre les dents, avec Jack Sparrow prêt à bondir ? Il y règne un silence parfois inquiétant, souvent apaisant, toujours étonnant. Même les enfants furent plus calmes. Ambiance mystique et monacale. Envie de recueillement. Ajoutez à cela : des cabines de luxe, des repas copieux et succulents, un cours de cuisine, une visite de grotte, un cours de Tai Chi, du bon vin -enfin buvable- et des amis… Le bonheur quoi.

Le Vietnam touche à sa fin. Nous avons fait un saut de 3 jours à Tam Coc, surnommée la baie d’Halong terrestre pour ses pains karstiques et ce fut du repos total pour nos oreilles. DSC05413Pas pour nos jambes puisque nous avons pédalé tous les jours avec un minimum de 10 km -sport pratiqué avec modération dans la Bourgesfamily jusqu’à maintenant-. Des rizières, des montagnes, des grottes, des routes calmes, des sourires, des saluts amicaux, des restos super accueillants, des balades en bateau -encore !- et deux escaliers de 450 marches chacun que nous avons gravis non sans souffler mais avec entrain, comme toujours.DSC05507

Au total, on constate que ce 11ième pays ne tarit pas notre émerveillement -ni l’appétence et la curiosité des enfants !-. Il y a beaucoup de choses à y voir ; on oublie vite que certaines villes manquent de charme, que certains trajets furent une suite de paysages tristes, quand on se retrouve face à ces lieux marquants qui coupent parfois le souffle et dont on ne se lasse pas.

En prime, nous y sommes arrivés fatigués, quelque peu déprimés car nostalgiques de la France, nous en repartons re-boostés, le sourire aux lèvres, bien décidés à profiter de ces 2 deniers mois de voyage à fond !

1798 photos prises ici ! Quand même.

INSOLITE :

  • Pas de pièces au Vietnam, billets billets et billets !
  • Peu ou pas de fourchettes ni de couteau d’ailleurs sur les tables des restos : baguettes ou grande cuillère
  • On peut acheter du chien (et pas des chiens) au marché si si. On vous épargne la photo assez hard…
  • Chez le dentiste, pas de cabinet fermé mais un siège à peine caché derrière une vitre, tout contre la salle d’attente
  • Sel & poivre sont déjà mélangés dans la salière

2 réflexions au sujet de « Le Vietnam, pays des bruits, des odeurs et des couleurs »

  1. En te lisant, je revis ces quelques jours passés en votre compagnie et qui furent délicieux grâce à votre présence évidemment mais également pour la découverte de ce pays qui m’a effectivement conquis avec une mention spéciale pour HOI AN et sa région et bien entendu pour la sérénité ressentie sur la Baie d’Halong.
    Cela me donne bien envie de repartir !!!!
    Je vous souhaite de belles découvertes à venir, j’attends avec impatience les nouvelles photos mais je m’inquiète un peu que va manger Céleste s’il n’y a pas de Pho Bo …… baisers

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  2. Effectivement, c’est tout bonnement insupportable le bruit. Endoctrinés tôt le matin par des hauts parleurs, l’état croit qu’il peut continuer à enfumer sa population à travers cette méthode héritée de la guerre. Internet est là et l’accès à d’autres contenus aussi. C’est juste insupportable. Par contre ouvrir un centre de prothèses auditives c’est s’assuré de générer beaucoup de picaillons. Visa gratuit de quinze jours pas plus. C’est INSUPPORTABLE CE BRUIT CONSTANT PARTOUT. C’est abrutir sa population, la rendre faible et docile. Le Vietnam, c’est beau en photo. Achetez un casque pour aéroport est la meilleure des solutions.

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