Article à quatre mains pour notre petit périple laotien

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Si les temples et le marché de Vientiane nous ont c’est vrai immédiatement séduits (alors que la ville offre sinon peu de charme au visiteur), le froid et la pluie arrivés en même temps que nous au Laos nous ont contraints à rester blottis sous la couette plusieurs jours, nous privant des balades en scooter promises à Vang Vieng. Du coup, le voyage a véritablement commencé à notre arrivée à Luang Prabang. Disons-le sans préambule, Luang Prabang restera un énorme coup de coeur (avec Puerto Natales au Chili pour Julien, allez savoir pourquoi).

Grande première pour nous, craintifs du « on est à la rue », nous n’avions pas de réservation ce qui n’était pas arrivé depuis l’Amérique du Sud. C’est donc la fleur au fusil que nous avons débarqué, toujours chargés comme des mules (il a bien fallu caser la cape de pluie dans chaque sac), au centre de Luang Prabang. Après un repas frugal chez un indien, nous avons trouvé une guesthouse qui nous a proposé une chambre pour 4 que nous avons, comme souvent, transformée en chambre pour 5, moyennant quelques aménagements dignes d’un squat de punks -notre record est une chambre à 3 lits simples transformée par nos soins en chambre pour 5… nuit compliquée au demeurant.

Alors que sur la route montagneuse pour arriver, le brouillard empêchait par moments de voir au-delà de 3 mètres, à Luang Prabang le soleil est miraculeusement réapparu (avec de précieux degrés supplémentaires) offrant une lumière de fin d’après-midi superbe et une vision du Mékong comme nous en rêvions et c’est sous ces beaux auspices que nous avons commencé notre première visite de cette ville. Premiere surprise, le nombre de touristes, beaucoup de voisins chinois mais aussi énormément de français que le Laos semble attirer et on le comprend (ça n’a pas cessé depuis, des français partout à tel point que nous en avons plus rencontrés en 15 jours de Laos qu’en 5 mois auparavant.) Nous sommes montés en haut du Mont Phousi au centre-ville pour admirer le coucher du soleil mais nous n’étions pas les seuls à avoir eu cette idée, avec 15 personnes au mètre carré.

Deuxième surprise (bonne celle-ci !) du Laos et plus particulièrement de LP : on trouve ici du pain en baguette et du vin !  ça change de la bière… Ainsi certains repas que nous souhaitons légers seront constitués d’un délicieux sandwich au pain frais. Il y a même à Luang Prabang des stands en enfilade qui proposent des sandwiches bacon-avocat-tomate-thon-ciboule-vache qui rit-concombre… pas tout dans le même bien sûr ! A la carte. Une soupe de nouilles coûte 15000 laks soit un peu plus de 1,5 euros et reste diététique ET nourrissante, ce qui n’est pas pour nous déplaire d’autant qu’elle avait aussi le mérite de nous réchauffer -à Vang Vieng c’était pas du luxe- tout en restant délicieuse dans la plupart des restaurants. Se nourrir au Laos n’est pas compliqué ! Sauf peut-être pour les petits déjeuners…

Nous passerons ainsi une petite semaine à Luang Prabang à visiter ses temples, l’inévitable musée-Palais Royal, nous baladant en bateau, à pieds, en vélo, en tuk-tuk dans une ambiance tellement sereine, paisible, agréable. On se sent bien au Laos, et plus d’une fois, nous avons laissé les enfants rentrer seuls à la guesthouse. Malgré le nombre de visiteurs, il est relativement aisé de trouver des coins calmes et plus authentiques en s’éloignant parfois d’une ou deux rues. On peut comprendre qu’on ait envie de s’installer et de vivre dans un endroit comme ça. Seul ras-le-bol, le marché de nuit quotidien pour les touristes qu’il est difficile de contourner (sympathique une fois, mais tous les jours ça use, enfin les enfants adorent en fait). Notre seule visite décevante, les grottes de Pak Ou (le Guide du Routard parfois on comprend pas bien), aura été l’occasion d’une rencontre avec un voyageur français qui a décidé à 52 ans de prendre le temps de vivre (et donc de voyager), et que nous retrouverons dans le sud à Paksé.

A Luang Prabang, les moines bouddhistes sont partout, laissant une jolie touche ocre sur nos photos. D’ailleurs, la couleur de leur robe est due au safran, épice si répandue qu’elle constituait il y a des siècles l’outil de coloration la moins chère ; ça reste donc pour les moines une tradition. Ils ne peuvent posséder que quelques objets : leur robe, leurs sous-vêtements, un bol pour recueillir la nourriture reçue en offrande, une passoire pour filtrer l’eau (pour ne pas se rendre malade et ne pas blesser l’insecte intrus), un rasoir, une aiguille pour recoudre les habits et une ceinture. Nous en verrons quelques-uns en possession d’un petit surplus : un téléphone Samsung Galaxy S4, ou autre modèle de la gamme… Au Laos, lorsqu’on est un garçon, on doit dans sa vie de croyant être moine une fois dans sa vie, souvent après les études et avant de travailler. Pas de relation avec les femmes pour les moines mais si cela les tente vraiment, ils peuvent cesser d’être moine provisoirement et y revenir ensuite. Pragmatiques ces bouddhistes.

Puisqu’il fallait bien quitter Luang Prabang, il a fallu réfléchir et s’organiser pour la suite. Arrivant de Malaisie, nous n’avions d’autre choix que de commencer par Vientiane et donc, montant vers Luang Prabang, il fallait à un moment redescendre vers le sud pour honorer notre rendez-vous du 18 février à Phnom Penh avec nos visiteurs tant attendus du Cambodge (à suivre). Au choix, deux ou trois bus et trois à quatre jours de voyage en repassant par Vang Vieng et Vientiane, ou un vol direct d’1h40. Au-delà du prix (cher, très cher), un sentiment de culpabilité et de trahison nous étreignait (Le Laos, ça doit se mériter, le voyage pour le voyage tout ça), MAIS, au delà du prix (cher, très cher donc), cela nous a semblé le plus raisonnable pour nous épargner du temps et de la fatigue et se préserver d’une éventuelle lassitude face au bus (surtout pour les enfants mais pas que).

Au moment d’écrire ces lignes face a un nouveau coucher de soleil sur le Mékong dont on ne se lasse pas, nous avons plusieurs jours devant nous dans la région des 4000 îles, les enfants sont autonomes, ont leur vélo, nous regardons la vie s’écouler, et donc au moment d’écrire ces lignes disions-nous avec ce sentiment de liberté qui nous étreint, pas de regret d’avoir pris un avion pour rejoindre le Sud-Laos.

Face à la longueur de cet article, nous vous épargnerons la description du plateau des Bolovens et ses nombreuses cascades, avec ou sans baignade, parfois à couper le souffle, toujours à eau fraiche – très fraiche. A la place, vous ne serez pas perdants : voici une petite sélection de ce qu’on y a vu et aimé.DSC01290 DSC01452 DSC01510 DSC01523

A bon entendeur, le Laos, c’est du bonheur.