L’Argentine, premiers constats en attendant des photos…

On a constaté de façon collégiale qu’on allait trop vite. Contenus trop denses, rythme de vacancier à durée limitée. Donc, changement de fusil d’épaule : on prend le temps. C’est ainsi que nous nous retrouvons à Tilcara, petite bourgade du nord de Salta en altitude ou le ciel est azur les les soirées très froides. Et comble du luxe, nous restons ici 4 nuits… On a même le temps de mettre nos affaires dans les placards !
La journée, nous poursuivons les escapades mais en douceur. Aujourd‘hui, visite d’un site archéologique reconstitué et d’un petit musée. Ici, pour le plus grand bonheur des enfants, les musées se visitent en une 1/2 heure en général, rarement plus (surtout quand l’électricité est coupée). Après-midi à la cabanas/chambre d’hôtel pour du calme, une tentative de liaison avec internet (vaine) et l’école ! Demain, randonnée de 8 km, puisque maintenant, marcher avec un sac-à-dos ne nous fait plus du tout peur.
Le luxe fut également ce matin de trainer en pyjama, sans obligation des horaires du petit déj, puisque nous avons un réfrigérateur, du lait, du beurre et du pain ! Simple et efficace. Autour de nous, du calme et du vent. Les autres cabanas ne sont pas occupées.
Un autre élément entre en compte dans notre ralentissement : l’altitude. On ne peut pas marcher/bourlinguer/forcer à plus de 2600 mètres d’altitude. A la cool… comme les nouveaux habitants/arrivants de ce village, cheveux emmêlés, piercings divers et variés et pantalons colorés. Pour une fois, on n’a pas la sensation d’être les moins chics !
On profite du soleil et du vent pour laver le linge qui sèche en moins de 3 h -contrairement au Brésil où 3 bonnes journées étaient nécessaires pour obtenir un linge humide et malodorant-. On a même mangé une glace pas fluo et probablement faite maison. Mmmh… Petit bonheur du coin : le vin n’est pas cher au restaurant et il a le mérite d’être sincèrement buvable. Un petit faible pour le Malbec.

Nous quitterons Salta et sa région le 2 octobre, en prenant l’avion pour Buenos Aires. Après étude des prix, prendre l’avion revient moins cher que le car pour cette distance ; les enfants paient le prix fort en car (après tout ils occupent un siège) mais bénéficient d’une réduction an avion ! Donc pas de 20 h de car pour Buenos Aires. On se rattrapera après, sûrement, en rejoignant Puerto Madryn. Nous avons loué sur le site AirBnB un appartement dans le centre de Buenos Aires. Et il y aura le WIFI !! -ici aussi mais bon… 8 minutes pour mettre une photo sur fb, on apprend à prendre notre temps-

L’Argentine dans sa partie andine évoque vraiment le Pérou, la Bolivie. Les couleurs, les tissus (Mamou, Papou, on a retrouvé votre nappe !), les peaux tannées des enfants, les cheveux ébènes, les chapeaux. Et tous sont couverts de la tête aux pieds, qu’il fasse 6 ou 30 degrés. Pas une once de peau au soleil, à part les mains, de quoi satisfaire les dermatologues (;-) pas vrai Marina ?). Nous, avec nos shorts, on est vraiment en décalage. Il y a écrit touristes sur notre front. Pas grave, on assume (la police du style pourrait nous arrêter 2 fois par jour. On a inventé le concept su short avec une polaire ! C’est pas brillant).

Beaucoup mâchent de la feuille de coca et souvent, les visages sont déformés par une chique : la joue remplie de ces feuilles. On peut en acheter ici, par petites pochettes pour 5 pesos argentins soient un peu moins de 50 centimes d’euro. Mais on le transporte difficilement d’une région à l’autre, la police est moins tolérante.

Que mange-t-on ici ? Du lama. Nous, on n’a pas encore osé. Mais Juju a voulu se lancer dans un truc régional : « je ne sais pas trop ce que je viens de commander hé hé ! ». L’assiette est arrivée et dès la deuxième bouchée : « Non je peux pas. Je sais pas ce que c’est mais… ça me rappelle un mauvais souvenir ». Je goûte : des tripes ! Iiiirk ! Ben oui. Pas à la mode de Caen, non. Mais des tripes quand même. Alors on a partagé mon steak de soja et ma purée maison. ça a bien fait rire les enfants qui ne se sont pas grattés d’un : « Tu l’as commandé tu le manges ! C’est la règle ! ».
Pour les gens qui préfèrent manger sur le pouce, comme c’est souvent notre cas, il y a les fameux empanadas, petits chaussons fourrés au poulet ou fromage ou encore viande hachée. On est vite repu avec ces petits chaussons (une goulée d’eau et l’estomac est rempli ! Au lit !). On peut les acheter un peu partout (même à une collégienne sur la place du village, qui tenait son panier à la main) et c’est pratique quand il n’y a pas de cuisine dans notre hébergement.
Notre réclamation au sujet de cette cuisine argentine : l’absence de fruits et légumes. Ils sont rares dans les restaurants, presque cachés dans les supermercados, inexistants dans les petits déjeuners. Des fiiiibres ! On a trouvé un compromis : une tomate nature en plus des empanadas pour le pique-nique et du jus de fruits dès qu’on en trouve. Quel contraste avec le Brésil où les fruits sont vendus à chaque coin de rue ! En revanche, la viande… mmmh… parfois un peu trop cuite mais souvent tendre et gouteuse. ça ne nous empêche pas de fondre un peu (et c’est pas plus mal) au vu de nos pantalons qui sont moins près du corps. C’est grâce à notre nouvelle vie sans Granolas, sans gâteaux apéro, sans dessert ni fromage. « Et ton corps te dira merci ! »
Et qu’est-ce qu’on boit ? Du Coca en quantité pharaonique : on trouve des bouteilles de 3 L. Du Fanta orange aussi. Et j’ai repéré du Tang, vous savez cette boisson en poudre. Y’en a même à la pastèque… Nous, on boit du vin et de l’eau. Ils boivent du mate, les argentins. Du matin au soir. C’est une infusion à base de feuilles de d’Ilex Paraguariensis, sorte d’arbuste qui ressemble au houx. Pas encore goûté. Mais on n’en a pas fini avec l’Argentine ! Il reste encore 3 semaines 🙂  Vamos !

Au quotidien, ça donne quoi ? 

Woaaaah ! C’est incroyable ce voyage !! Oui, c’est vrai. Mais après, il y a le quotidien. On mange quoi ? On dort où ? Il est où le chargeur de l’appareil photo ? Elle est où mon autre chaussette ? Oui, quand votre maison tient dans 5 sacs, la question qui revient le plus souvent, c’est : « Il est où…? » Qui s’ensuit souvent (trop?) d’un « chépo » un peu irritant. 

Qu’est-ce qu’on a perdu après 3 semaines de voyage ? Robinson a perdu ses lunettes de soleil. Cool… Fastoche à trouver des lunettes enfant polarisantes. Julien a vu son couteau suisse confisqué au Maracana (ben en même temps… On n’avait pas trop réfléchi en laissant ce couteau dans le sac…) donc bye bye le couteau qui a fait un flic heureux ou riche. Céleste a oublié sa casquette dans le car des chutes d’Iguazu mais on l’a récupérée. Robin a oublié sa casquette au Resto Van Gogh de Salta mais on l’a aussi récupérée. Ouf… La liseuse la plus petite et donc la plus pratique a succombé au poids d’un des enfants dessus (lequel ? Ben celui qui s’appelle « c’est pas moi », celui-là si on le choppe… Avec toutes les bêtises qu’il fait…). Donc une liseuse pour 5, je vous dis pas la baston. Donc direction la librairie française de Sao Paulo où nous avons trouvé des poches à prix d’or pour nos petits chéris (déjà dévorés à cette heure). Juju et moi avons fini le seul poche-polar que nous avions emmené. Reste une liseuse bardée de bons bouquins adulte sur/enfants. Et 5 lecteurs… 

Pour ce qui est des petits bobos, on espère pouvoir vider vite la très lourde sacoche de médocs, mais jusqu’ici (bon on va pas se plaindre hein) juste du Tiorfan pour les enfants quelques jours après notre arrivée à Rio et quelques antihistaminiques pour Jo (réaction allergique suite à la baignade dans la baie de Rio, presque pas polluée pourtant ? 😁) et pour moi suite à une piqûre d’insecte (et je préfère pas savoir la tête qu’il avait au vu de la taille des fourmis ici) qui a un peu gonflé. Et bien sûr du Doliprane contre le mal de tête parce que 24/24 h avec les enfants, ça fait ma au crâne 😈. Bobo au genou pour Jo, bobo au doigt pour Céleste. Jusqu’ici tout va bien donc !

Les comptes sont gérés d’une main de maître par mon cher et tendre ; chaque soir, toutes les dépenses sont consignées dans un tableur. On se réfère à un prix journée-référence calculé (et trouvé sur certains sites internet) avant notre départ. Par exemple, 200 €/jour à Rio, 240 €/jour en Argentine (où les prix sont presque similaires à la France). Cela comprend le trajet la nourriture le logement et tous les à côtés. 

Qu’est-ce que c’est la à côtés ? Ben, achat d’un gel douche, le nôtre est déjà vide puisque nous sommes hyper propres (surtout après 24h de bus…), achat de bouteilles d’eau (gros budget quand il fait 35 degrés comme aujourd’hui), d’un démêlant pour Céleste qui avait renoncé à se baigner puisque la piscine emmêlait ses cheveux (pour de vrai !). Pas d’autres achats. Pas de bracelets en perles que le monsieur veut nous vendre, pas de gadgets (interdits) ni aucun surplus. Frustration pour les consommateurs que nous sommes !

Pour revenir au budget, il y a des jours où ça explose, comme le jour où on a acheté les billets de car (650 € pour 5 entre Iguazu et Salta) alors il faut rééquilibrer. On mange plus pique-nique, on ne consomme pas de soda car l’eau est presque toujours moins chère, on fait les visites gratuites, en mode radin, comme ce matin où nous sommes montés en téléphérique sur la colline de Salta puis redescendus à pieds (40 minutes d’escaliers) car moitié moins cher. Je vous dis pas que les enfants adhérent à 100 % à notre stratégie (ou plutôt ils détestent) mais ça fonctionne bien. Et on ressent une certaine satisfaction à gagner quelques pesos/reals parci-parla. 

Ce qui est rigolo, c’est la langue. Au Brésil, personne (ou presque) ne parlait l’anglais. On a alors dû utiliser la langue internationale des mains, de loin la plus efficace pour le quotidien mais quelque peu frustrante lorsqu’on veut évoquer des sujets un peu plus abstraits. Je ne parle que l’anglais et ai quelques rudiments d’allemand, chose très utile en Amérique du Sud… En Argentine, juju frime. Il comprend bien et s’exprime clairement. C’est vraiment pratique un guide comme mon mari. Et en plus il est gentil et patient, ce qui ne gâche rien 😍. Mais quand je vais chercher notre dîner, sans lui, c’est plus compliqué. Surtout quand un voisin du restau qui attendait patiemment son épouse au supermercado tente une conversation avec moi… Que de gestes pour m’expliquer péniblement que je suis de passage à Iguazu et que je n’ai pas envie d’acheter une pizza comme il me l’a suggéré… Un bon souvenir car le sourire reste le maître mot dans tous les échanges quel que soit leur inefficacité et je garde en tête le sourire de ce gentil monsieur. 

Les rencontres sont aussi des sourires qui s’ajoutent à notre bagage. Les mots échangés en français, en franglais, en spanglish, en ce qu’on peut. Les gens s’intéressent à notre famille, à notre voyage, parfois impressionnés, souvent étonnés, et c’est toujours un plaisir d’échanger, leur histoire contre la nôtre. Au quotidien, les échanges sont bien là aussi. Les regards, les sourires. Et c’est ça qui fait que ce quotidien est si incroyable. Comme ce voyage. 

Article écrit par Céleste !

Cela fait déjà 19 jours que nous sommes partis 😥 .Mais quand nous pensons à tout ce qu’on a fait j’ai l’impression que ça fait 1 mois qu’on est partis. Quand on devait passer la frontière (Brésil/Argentine) je ne voulais pas, je voulais rester au Brésil (Bien sûr en oubliant le temps pourri et quelques restaurants un peu beaucoup D.E.G.O.U.T.A.N.T.S) sans oublier les churros de Paraty Berk!! Bref je reviens à là frontière, eh bien j’ai changé d’avis (sans oublier qu’on avait très très chaud) parce que quand nous sommes arrivés à l’hôtel Peter Pan IL Y AVAIT UNE PISCINE !!!!! YOUHOUUUH !!!!! on a vite sauté dans la piscine ! SPLASH!!

Maintenant que nous sommes à Salta il n’y a pas de piscine 😥 Nous sommes dans un hôtel assez bien. Mais pas trop quand même. Le petit déjeuner est pourri. Il n’y a pas de piscine. Le lit superposé n’est pas très stable et je risque de me faire écrabouiller comme un sandwich (NDLR : Y’a aucun danger, hein ! Rassurez-vous). Mais il y a un billard !

il fait très chaud. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de piscine (Bon je vais arrêter de parler de la piscine).

C’est tout pour le moment.

CELESTE

Paraty, Sao Paulo pour en finir avec le Brésil

Que de choses que d’événements, que d’activités depuis le dernier billet… On n’arrive parfois pas à se souvenir de ce qu’on a fait la veille tant les journée sont denses. Le Brésil, c’était selon notre programme un moment de pause, sorte de vacances avant « d’attaquer » réellement ce tdm. Bon, et bien la météo nous a taclés en plein vol et nous débarquons en Argentine quelque peu crevés mais évidemment heureux. Comme depuis le début de cette aventure. Il faut avouer que la ville de Paraty nous a laissé un goût amer, avec ses 17 degrés durant nos 2 jours passés là-bas. Oui, on aime bien se plaindre parce qu’on est exigent. Paraty c’était les plages, l’eau émeraude et le snorkeling. Du coup…on s’est sauvé de cette petite Île de Ré-en-novembre après 2 nuits au lieu des 4 prévues initialement.

Soucieux que nos enfants ne soient pas désappointés trop souvent, on les ambiance : on vous prévient les Loulous, l’Argentine, c’est plus froid. Y’aura pas de baignade, on sera souvent en polaire. Réponse des enfant qui renâclent à quitter le Brésil : « Oh… Pfff… »  Arrivés en Argentine : 36 degrés. Piscine dans l’hôtel dans laquelle on PEUT se baigner, soleil ardent, crème solaire et ingestion de 3 bouteilles d’eau par jour. Petite remarque de Céleste : « Heu c’était pas le contraire qui était prévu ? Finalement, je préfère l’Argentine moi ! »

Au total, le Brésil aura été de courte durée. Céleste a bien l’intention d’y retourner avec sa copine Joana, sa soeur et Laura quand elle sera plus grande et là, elle fera pas la randonnée de 3h30 mais elle prendra un bateau pour aller à la plage de Lopes Mendes, elle. Parce que oui, elle n’aura pas besoin d’économiser son argent, elle. La chance !!

Au Brésil, on aura eu du mal à gérer les quantités de nourriture servie dans les restaurants, on aura fait une cure de frites-riz-haricots en grain (à chaque repas, car au Brésil, on sert toujours au moins 3 féculents avec les plats) mais on aura baigné dans une ambiance reposante et détendue. Sao Paulo reste une mégalopole incroyable, avec une densité de population parfois étouffante. Les trottoirs ressemblent souvent à ceux de Paris à la veille de Noël, tout comme le métro dont les heures de pointe sont… ah ben toute la journée apparemment. Le bruit des grandes villes a parfois été épuisant mais les parcs sont restés nos meilleurs havres de paix, avec balançoires en prime !

Et la cerise sur le gâteau : les chutes d’Iguaçu. On en a pris plein les yeux ! Remarquez, c’est ce qu’on cherchait hein… L’appareil photo n’a pas refroidi avec la sensation frustrante que les photos ne rendent pas les reliefs et les couleurs comme on le voudrait, ou plutôt comme la réalité. Surtout les embruns hé hé…

Ainsi, depuis Ihla Grande, nous avons filé en car jusqu’à Paraty, puis 2 nuits sur place et ensuite fuite vers Sao Paulo pour 2 nuits encore ; enfin car jusqu’à Foz de Iguaçu  en 14 heures. On mettra finalement 16 heures puisque notre chauffeur conduisait normalement, lui. Contrairement aux chauffeurs du Brésil en général qui m’ont procuré des sueurs froides, bien que j’actionne ma pédale du frein imaginaire à sa place (ça marche po). On y restera l’après-midi. Vers 18 h passage de la frontière. Peu de session « on se pose » du coup. Les sacs s’en ressentent (C’est le souk !!) et notre énergie aussi… et mes billets sur le blog aussi. Mais là, dans 2 heures, départ en car pour Salta, avec la ferme intention de souffler enfin. Et faire l’école aussi ! Ouh la la… ça fait longtemps qu’un livre n’a pas été ouvert 😦 Enfin, environ 2 jours.

Allez, c’est parti. En route pour Salta !

Ihla Grande

Nous avons quitté Rio, ses Cariocas, son bruit et ses plages mardi en taxi, puis autocar (tellement confortable…) puis encore taxi et enfin bateau (1h20 de traversée) pour une arrivée à Ilha Grande à 17h. Entre temps, grâce à son t-shirt, Julien a rencontré un vétéran du Vietnam qui vit sur cette île et qui l’a assuré que les souvenirs du Vietnam étaient de « good memories », si si.

Arriver à Ilha Grande, c’est se sentir un peu pirate : moiteur, cocotiers, eau émeraude et pieds nus dans le sable. C’était par ailleurs un repère de pirates. Puis il y a eu le pénitencier qui a ensuite fait office de centre de quarantaine pour les migrants européens. Au centre de l’Ile : le pic de Papagaio qui culmine à presque 1000 mètres d’altitude (4h30 d’ascension, sans moi, merci). Et tout autour de l’Ile, des plages au sable fin et à l’eau claire, bordées de cocotiers. Ici, pas de voitures. Tout se fait à pieds ou en charrette. Alors rejoindre la plus belle plage du Brésil prend des allures d’expédition (3H30 de marche dans la jungle) surtout quand on croise (Moi, la voix chevrotante : « OH MON DIEU !! ») un serpent liane (serpent liane) ou encore des singes (tout ce que j’ai trouvé sur cet animal c’est « petit singe brésilien »), le tout, en étant doublés par des gens en tongs et serviette sur l’épaule ; on va à la plage quoi ! Heureusement, retour en taxi boat qui nous prendra 12 minutes.

A Ilha Grande, le temps semble ralentir. On marche plus lentement. On vaque, on traine, on observe, on se balade… à la cool Man. Peu de choses à visiter, donc pas de pression. Nous, on a vite trouvé notre rythme ici. Plage, piscine naturelle, balade… et même crêperie où notre dîner d’hier soir a pris des allures de soirée bretonne : polaire, pluie battante, crêpe complète (délicieuse par ailleurs) et discussion avec le patron, un français qui a eu l’air de nous prendre pour des fous lorsqu’on lui a expliqué notre périple. Heureusement, les moustiques sont là pour nous rappeler que non, nous ne sommes pas à la Pointe du Raz. Bref, la météo n’a pas forcément été très clémente mais j’entends déjà vos revendications : ça va, c’est vrai, on est sur une île sublime. Mais bon, un peu de soleil en plus, ça nous aurait plu. Les maillots et les serviettes ont du mal à sécher mais ça, c’est aussi dû à l’humidité ambiante.

Et puis un peu moins de vent parce que qui dit vent à Ilha Grande dit coupure d’électricité. Je pensais pas forcément me servir des lampes frontales achetées à Decath, un jour où on voulait s’équiper au top pour notre voyage mais je dois avouer qu’elles ont été très utiles, notamment pour retrouver des chaussettes noires, dans le noir et ben… merci la frontale. Tout comme mon service à couture (encore !) pour resserrer le maillot de Juju et réparer celui de Jo. En passe d’être une femme parfaite, moi.

Comment se profile notre fonctionnement : on prend nos marques, toujours. Julien est toujours le chef de l’organisation, moi je m’implique davantage. Nous formons une équipe soudée qui essaie de ne pas être déstabilisée par les interventions des enfants quant à nos choix. Pas toujours fastoche… On doit penser à TOUT et c’est parfois fatigant. Je ne sais pas si c’est le jetlag ou le fait d’être organisateur, ou les 2, mais, contrairement aux enfants, Juju et moi, on s’endort tous les soirs avant la fin du film… Donc on passe notre temps à s’interpeler : les clés c’est toi ? Tu as les passeports ? On a fait quoi du papier de la dame ? La carte bleue elle est où ?? Mais pas de boulette… enfin pas encore.

A savoir :

  • il est inutile d’acheter des tongs AVANT de partir au Brésil. Ben oui…
  • il ne faut pas emmener un couteau suisse au stade du Maracana. Ben non…
  • il ne faut pas laisser la liseuse sur le lit où les enfants aiment se jeter. Ben non…

Après cette semaine de plage et de farniente, je me dis qu’avoir un 3ième maillot de bain aurait pu être sympa (mais inutile pour la Patagonie) … mais trêve de futilité, Ilha Grande reste une île paradisiaque où se poser fait du bien. On laisse tout sur le continent : stress, rapidité et énervement. Ici, on se détend…

Alors ? Alors ?

Et bien oui, cette fois, ça y est. On est partis. Non sans larmes. Avec toutes ces démonstrations d’amour, on a presque pris la grosse tête (faudra qu’on recommence, hein ! C’était trop bien 😉 )

Peut-être du fait du décalage horaire -qui n’est pas tout à fait réglé …- on a l’impression de percevoir les choses comme dans un rêve. ça fait formule gnan-gnan dit comme ça, mais, on est dans une espèce de brume, on n’arrive pas trop à y croire et la phrase préférée des enfants c’est :

« On dirait pas qu’on fait le Tour du Monde ! »

On est toujours dans la prise des marques. Déjà vis-à-vis du pays dans lequel on se trouve (en l’occurance le Brésil pour ceux qui suivent), et puis les uns vis-à-vis des autres. Robinson ne nous accorde aucune crédibilité en tant que professeur et lui faire classe est souvent compliqué. Tous les 3 sont dans un état d’excitation parfois difficilement supportable, pour lequel on se modère (l’un l’autre en alternance) avec cet adage : oh… ce sont des enfants (donc c’est normal qu’ils fassent du toboggan sur l’accès handicapé de la banque…??). Bref, ils nous testent. Nous, on essaie de faire face. Julien, organisateur hors pair est parfois débordé ou dans le doute. Moi, quelquefois à côté de la plaque (Ah bon ? Ils ont un métro ici ?), je tente de combler là où il ne peut pas être (Je vais faire les courses ! Je fais une machine !). Les esprits sont encore tendus et inquiets mais après cette journée, là, juste celle-ci là, on sent qu’on a franchi un cap. On s’apaise… Patience…

Notre appartement à Rio (quartier de Copacabana) est assez mignon, malgré des grillages aux fenêtres et peu d’accès à la lumière naturelle. Tous les immeubles ont des grillages aux fenêtres, pour les 2 ou 3 premiers étages. Sans parler des grilles devant les immeubles et des gardiens dans les hall, qui ne sourient que quand on porte le maillot de foot des Flamengo (vérifié par Robin).

Rio est une ville surprenante, bruyante, bardée de taxis et de bus. Tout le monde arpente les trottoirs en tongs. Il pleut ? Je mets mes tongs. 19 degrés ? Tongs ! Ou bien baskets de sport. Car ici tout le monde court. Même les grands-mères ! A leur rythme, avec leurs rides et leurs peaux flasques, qui ne les empêchent nullement de porter des brassières ventre à l’air ! Ici, pas de diktat de la beauté. On fait du sport pas pour être beau, juste en bonne santé. Pas de complexes non plus ! String à gogo et peu de 90-60-90, croyez-moi. Peu importe, ce qui compte c’est d’être bien, à l’aise, en harmonie avec la plage ! C’est une ville parfois déstabilisante de contrastes. Et quel bonheur cet accent !

Pour nos repas, c’est un peu… comment dire… un peu le bazar. On n’arrive pas à comprendre leur fonctionnement. On demande 2 poissons panés-frites (vus sur la carte, hein, on ne s’enflamme pas !) et on se retrouve avec un plat de 7 gros poissons (même un avec des écailles et tout) vaguement panés. On commande des tapas pour deux, histoire de grignoter pendant la dégustation de notre première Caipirinha, et bim : une assiette de viande osseuse frite, remplie à dos d’âne. Bref, on prend nos marques. On a encore du travail… On a goûté la Feijoada -sans y mettre les quartiers d’orange, faut pas déconner non plus- et c’était bon. Il faut dire qu’il faisait un bon 18 dehors, nous étions tous en tenue été, sur les conseils de mon cher mari (« Meuh oui ! Il fait bon dehors ! » NDLR : ne pas se fier aux tongs des Cariocas qui ne sont pas un indice de climat) alors on avait envie d’une tartiflette du coin : Feijoada. Et ben c’est bon. Et ça réchauffe 🙂

Avant hier : Montagne du Corcovado, pour y voir admirer le Christ Rédempteur, construit en 1922 pour votre culture. Hier : Quartier Santa Teresa, soit le Montmartre Brésilien et aujourd’hui : match de foot au mythique stade du Maracana ! Quelle ambiance incroyable ! Ici, on vient voir le match en famille, tous ensemble (Flamengo – Fluminences sont 2 équipes de Rio) : bébé, mamie, fauteuil roulant, poussette, béquilles, c’est pour tout le monde ! Le futbol fait partie de la culture brésilienne à un point insoupçonnable. Certains sont tatoués de l’écusson de leur équipe … moi, ça me dépasse. ça fait du bien au moral cette ferveur quand même.

Dernière journée à Rio demain. Jour férié car fête de l’Indépendance. Au programme : plage (s’il ne pleut pas hein, parce que oui, j’ai un peu oublié de préciser qu’il pleut au moins… ah oui : au moins chaque jour) et jardin botanique. A la cool, quoi. Histoire de reposer les jambes de la TdmbourgesFamily. C’est pas du luxe. Dernière journée avec Internet (pas d’inquiétude en l’absence de nos nouvelles mais nous allons à Ilha Grande SANS Wifi pendant 5 jours et p’t’être bien sous la pluie…).

Voilà pour le premier billet. Ecrit peut-être un peu vite. Mais on profite du Wifi. Et puis quelle galère avec le blog… Enfin, c’est réglé (merci Juju :-)). Pourquoi pas de photos ? Parce que ce soir, ça ne marche pas ! On ne sait pas pourquoi. Un problème résolu par jour, c’est une bonne moyenne déjà.