Plus que 2 mois …

Ce billet est aussi l’occasion pour nous de faire le point (et oui, y’a pas que vous !). Je couche sur papier -virtuel- ce qui est fait et ce qui reste à faire. Car oui, il reste des choses à faire.

Nous sommes partagés entre moments d’euphorie : oh yeah ! On avance grave bien ! (comme disent les djeuns) et phases de désappointement : Mais on va jamais y arriver … Le temps semble souvent nous manquer, l’énergie parfois aussi. Les enfants planent dans un bordel familial qui les fait bien marrer et qui leur donne des envies de n’importe quoi.

Nos parents font n’importe quoi, nous aussi alors !

Et la fin de l’année scolaire et son relâchement global n’arrangent rien.

Où on en est ? Ben… Déménagement vers Montreuil mercredi 1er juillet (Merci les Julien !), signature pour la vente chez le notaire lundi 6 juillet (en principe…). Ensuite, déménagement vers Meilleray entre le 22 et le 1er août. Enfin, départ le 2 septembre, comme vous le savez bien. Enfin, ceux qui suivent.

Nous avons acheté/on nous a offert : une batterie nomade usb, une batterie de Gopro supplémentaire, 2 trousses de toilette de voyage dépliables, des chaussures de Trek basses, des sandales Birkenstock, des tongs, 2 lampes frontales, bjaHSOKsVWnbWDtWUV1EniGIVAYFyU5deLXsIrT44Ms1 pantalon/short pour Robinson, 5 sacs à dos, 5 foulards/paréo/serviettes de plage, 5 serviettes Décathlon à séchage rapide, des chaussettes, des lunettes de soleil, des livres virtuels sur nos 2 liseuses Kindle, des guides en veux-tu en voilà lourds et encombrants, des polaires pour tout le monde, des doudounes compressibles pour tout le monde, etc…

On est en train de tomber en panne d’appareil photo… Donc, il faudra envisager d’investir.

Notre to-do-list commence à se réduire : on a raccroché les volets de la salle de bain hier !  On a fini les vaccins vendredi ! (Notre Tata Docteur a constaté que Robinson avait des vaccins en retard, genre… presque pas importants : BCG et Tétanos, imaginez sa tête quand on lui a annoncé que pour lui c’était pas fini 😦 sauf si la rupture de stock annoncée persiste). Donc au niveau médical, en dehors de Robin, on est pas mal du tout. La liste des médicaments est prête, y’a plus qu’à voir avec notre Tata Docteur pour les ordonnances,  et avec notre Boutonnologue pour tout ce qui est dermato, domaine qui dans notre famille prend beaucoup d’importance.

Pour la scolarité, nous avons eu (4 mois après notre lettre recommandée) réponse de l’académie qui nous accorde le droit de déscolariser nos enfants Céleste & Robinson. Juju n’a pas pu s’empêcher de faire la blague à Joséphine : Toi c’est refusé, désolé. Déconfite notre Djodjo. Pour elle, on patiente encore donc. Nous avons investi dans des cahiers BLED (ça rappelle quelques souvenirs hein !) qui n’ont plus rien du bouquin blanc, semblable à un pavé de grammaire et de conjugaison. Les cours sont presque prêts, les évaluations le sont pour CE1 et CM1. Nous allons d’ailleurs profiter des vacances d’été pour entamer cet enseignement qui nous paraît tellement lourd dans la gestion d’un voyage…

Voyez vous-même la dure vie de classe en long voyage : http://leguideduplantardenasie.com/2015/06/07/bali-au-ralenti/

Comment le vivent les enfants ? (J’anticipe les questions récurrentes) : Céleste et Robinson s’en amusent. Un joyeux bazar quoi ! (Viens dormir avec ton matelas dans ma chambre ce soir ! Ok ! Et on change demain !) Quant à Jo, elle a dit au revoir hier à sa copine Léa sans savoir quand elles se reverront. Et puis il y a eu la boum de fin d’année qui n’était pas à la hauteur de ses espérances. Enfin bref… le moral est moyen. Ajoutez à ça la convocation au commissariat pour le vol de son portable (Iiiirk !) et le conseil de classe auquel en tant que sous-déléguée elle a dû assister pour la première fois… Beaucoup de choses pour notre fille de 11 ans. Heureusement, il y a la joie de la glande. Plus de cours, juste le plaisir de surfer sur le net, tripatouiller son nouveau téléphone, plus d’obligation, le bonheur quoi.

Ainsi, nous avons la vague impression de basculer vers une nouvelle vie. Vague parce que nous vivons toujours au 5 avenue de Nancy et que tous les matins, y’a douche déj’ école vite boulot … enfin le quotidien. Quand on fouille dans un placard et qu’on constate le vide, quand on entend la résonance des pièces où l’on vit, quand on est obligé de poser ses affaires par terre parce qu’il n’y a plus de meubles alors oui, on se dit que ça va arriver. Qu’on va vraiment le faire. C’est dingue !

Lettre à mon père

« Quand tu aimes il faut partir »

On part. Quand même. On ne fuit pas, on ne vous abandonne pas, les rats ne quittent pas le navire, contrairement aux apparences. 9 Mois, c’est rien face au combat que tu viens d’entamer. Et à notre retour, tu auras déjà gagné plusieurs batailles, et peut-être la guerre -qui sait?-.

On ne part plus le coeur léger et le vent en poupe, mais on part. Quand même. On part parce que l’on est définitivement optimistes. Parce que tu as une santé d’enfer. Parce que ces médecins pas toujours adroits dans les relations humaines sont doués dans leur domaine : t’amener à la guérison. Nous sommes confiants. On part parce que tu es combatif. On part pour mieux revenir, forts et définitivement optimistes, à tes côtés. On part pour trouver ce sorcier indonésien qui peut-être pourra envoyer ses ondes, ses pensées, ses prières.

On ne part pas en sautillant de joie, on ne part plus en ignorant quand on rentrera : mais on part. La vie nous envoie un petit rappel à l’ordre. Il faut profiter. Ce tour du monde en est l’illustration.

On laisse sur le bord de la route ma Maman, qui va devoir retrousser ses manches comme jamais pour être à tes côtés dans ce combat. Et je sais qu’elle sera à la hauteur, comme toujours. Vous êtes entourés, c’est vrai. Les amis sont là, même dans l’adversité. Je compte aussi sur eux.

On laisse sur le bord de la route ma soeur, qui va devoir soutenir, panser, calmer, accompagner, rassurer, motiver, amuser, abreuver, inviter, nourrir, et j’en passe, chose que nous faisions avant toutes les 2, et que je referai dès notre retour. Je lui fais confiance, ainsi qu’à ses hommes qui seront là, eux aussi, dans son quotidien pour lui redonner des forces quand il n’y en aura plus beaucoup. Vivi : va falloir en prendre du magnésium 😉

Je veux que tu gardes en tête mon Papa cette idée de combat : il faut se battre, chaque jour. Y’aura des jours sans, pas mal même. Mais y’aura des victoires. Et faudra les arroser. Comme il faut, hein !

Mais mine de rien, on sera vite là. Et on sera là chaque jour, de septembre à mai. Par Skype, par mail, par Facebook, par nos pensées, par tout ça. S’il y a un guérisseur dans chaque pays où nous passons, j’irai. Même si tu n’es pas forcément preneur.

On garde le cap, Papa. Tiens bon la barre, on revient vite !

On t’aime fort.