Lettre à mon père

« Quand tu aimes il faut partir »

On part. Quand même. On ne fuit pas, on ne vous abandonne pas, les rats ne quittent pas le navire, contrairement aux apparences. 9 Mois, c’est rien face au combat que tu viens d’entamer. Et à notre retour, tu auras déjà gagné plusieurs batailles, et peut-être la guerre -qui sait?-.

On ne part plus le coeur léger et le vent en poupe, mais on part. Quand même. On part parce que l’on est définitivement optimistes. Parce que tu as une santé d’enfer. Parce que ces médecins pas toujours adroits dans les relations humaines sont doués dans leur domaine : t’amener à la guérison. Nous sommes confiants. On part parce que tu es combatif. On part pour mieux revenir, forts et définitivement optimistes, à tes côtés. On part pour trouver ce sorcier indonésien qui peut-être pourra envoyer ses ondes, ses pensées, ses prières.

On ne part pas en sautillant de joie, on ne part plus en ignorant quand on rentrera : mais on part. La vie nous envoie un petit rappel à l’ordre. Il faut profiter. Ce tour du monde en est l’illustration.

On laisse sur le bord de la route ma Maman, qui va devoir retrousser ses manches comme jamais pour être à tes côtés dans ce combat. Et je sais qu’elle sera à la hauteur, comme toujours. Vous êtes entourés, c’est vrai. Les amis sont là, même dans l’adversité. Je compte aussi sur eux.

On laisse sur le bord de la route ma soeur, qui va devoir soutenir, panser, calmer, accompagner, rassurer, motiver, amuser, abreuver, inviter, nourrir, et j’en passe, chose que nous faisions avant toutes les 2, et que je referai dès notre retour. Je lui fais confiance, ainsi qu’à ses hommes qui seront là, eux aussi, dans son quotidien pour lui redonner des forces quand il n’y en aura plus beaucoup. Vivi : va falloir en prendre du magnésium 😉

Je veux que tu gardes en tête mon Papa cette idée de combat : il faut se battre, chaque jour. Y’aura des jours sans, pas mal même. Mais y’aura des victoires. Et faudra les arroser. Comme il faut, hein !

Mais mine de rien, on sera vite là. Et on sera là chaque jour, de septembre à mai. Par Skype, par mail, par Facebook, par nos pensées, par tout ça. S’il y a un guérisseur dans chaque pays où nous passons, j’irai. Même si tu n’es pas forcément preneur.

On garde le cap, Papa. Tiens bon la barre, on revient vite !

On t’aime fort.