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Plus que 10 jours !
Et bien oui. On arrive finalement à cette date du 2 septembre, calée il y a un an environ. ça nous paraissait si loin, si irréel… et là, dans dix belles journées, nous partirons. Aérogare W, aéroport d’Orly, 10H45 -pour ceux qui veulent nous accompagner jusqu’à la dernière étape-. On n’en mènera pas large, je pense.
Les Tourdumondistes nous ont lancé :
Dernière ligne droite ! Vous devez courir partout alors !
Ben non. Probablement du fait de notre organisation à la pointe 😉 (vaccins faits en janvier, sacs achetés en février, sandales commandées en avril, itinéraire délimité en mai, check-up médicaux bouclés fin juillet…). Il a bien fallu aller à Carrouf pour acheter des pinces à linge (ben oui, pour étendre notre petit linge, quand j’aurai fait ma petite lessive-oui, voir petit me rassure) et un compas, car c’est très utile lors d’un tour du monde. Mais courir partout, non. ça va.
Est-ce que la pression monte ? Oui. ça monte. Lentement. Le sommeil ne s’améliore pas, surtout pour Juju qui à cette heure du dimanche (8h27) est déjà en train de courir au parc de Bagnolet. (Je crois que nous n’avons pas dormi après 9H00 depuis… au moins Pfff… au moins quoi…) Douleurs au dos, à la nuque sont quotidiennes pour tous les deux, ce qui va être très pratique pour porter un sac à dos, sans parler de tous les petits maux qu’on a, comme ça, sans trop savoir pourquoi, à part le stress –non non, pas le vieillissement, c’est impossible-.
On repense aux réactions des gens à l’annonce de notre voyage : Un tour du monde ? Mais pourquoi ? ça, ça m’a toujours étonné les gens qui nous demandaient pourquoi voyager. Y’a trop de raisons. J’ai pas pu répondre. La majorité des gens demandaient : Comment vous allez faire pour l’école ? On se débrouillera, on fera ça nous-mêmes, qu’on a répondu. Je sais pas s’ils nous font confiance ou s’ils ne voulaient pas nous vexer, mais personne n’a émis l’hypothèse que ça pouvait être compliqué d’enseigner à ses enfants. Vous allez dormir où ? Ben, y’a de quoi faire tout autour de la planète. On nous a aussi posé cette question étrange : Comment vous allez faire pour faire l’amour ? :-O ça, on ne s’est jamais posé la question. Pourquoi ce serait plus compliqué ? C’était vraiment rigolo. Hier, mon neveu a même commencé sa phrase par : Quand vous serez revenus du monde… C’est joli non ? La palme d’or, c’est une petite phrase qui va nous rester, car elle était vraiment étonnante : Vous perdez pas hein ! Se perdre dans le monde, ben si, on va quand même essayer de s’y perdre, pour mieux retrouver notre chemin.
Donc notre projet va aboutir, là, dans 10 jours. Le grand saut. Je crois que d’avoir vécu depuis le 1er juillet sans maison (à nous, j’entends) ni armoire (vivre dans des sacs et des cartons quoi) a été un bon entrainement. Au fil du temps, on s’aperçoit qu’on n’a pas besoin de beaucoup de choses ni trop de vêtements -et oui ! on peut changer- et du coup, on compose plus facilement en se disant : Allez, en mode tour du monde. C’est valable pour des tas de choses (les enfants pas lavés, les sandales avec des chaussettes, les t-shirts chiffonnés, les cheveux mal coiffés, même les toilettes à la turc des autoroutes qui déclenchent la chasse d’eau au mauvais moment). Allez, en mode tour du monde. On prend sur soi, entrainement quoi ! C’est comme ça que j’ai décidé de ne prendre que 2 maillots de bain, comme chaque membre de ma famille. Mais je prends malgré tout un peu de maquillage. Du vernis aussi. Enfin tout ça, c’est AVANT de remplir les sacs. Je pense réellement qu’on va devoir enlever des choses de notre check-list… (quoi??)
Que reste-t-il à faire ? Imprimer des documents, résilier les abonnements de téléphone, constituer la trousse de médicaments, emmener la voiture à la campagne, aller voir Madame Intransigeante de la banque pour obtenir un code qu’elle ne veut pas nous donner sans justificatif de domicile (on n’a PLUS de domicile Madame !), remplir/organiser les sacs, trouver la solution au paludisme (enfin pour notre voyage, pas dans le monde en général, hélas …) et profiter de notre entourage. C’est pas compliqué. On peut le faire, ça. Surtout quand on ne bosse plus… (J’ai fait un grand feu de joie avec les feuilles de soins !)
Les enfants, à défaut de vraiment parler du départ en TDM se réjouissent surtout de ne pas faire la rentrée, de ne pas préparer les fournitures. ça, c’est vraiment très cool ! Et puis leur quotidien, c’est cinéma, bouquins, vacances à la mer, journées avec les amis/les cousin(e)s, donc pas trop de contraintes. Les cahiers de vacances sont terminés (on a fait des sessions travail, jusqu’à 2 heures d’affilée ! On a ainsi appris que le mot d’ordre pour enseigner à ses enfants est : ZEN…).
Et bien, on est prêt ! Enfin, oui je pense.
Plus que 2 mois …
Ce billet est aussi l’occasion pour nous de faire le point (et oui, y’a pas que vous !). Je couche sur papier -virtuel- ce qui est fait et ce qui reste à faire. Car oui, il reste des choses à faire.
Nous sommes partagés entre moments d’euphorie : oh yeah ! On avance grave bien ! (comme disent les djeuns) et phases de désappointement : Mais on va jamais y arriver … Le temps semble souvent nous manquer, l’énergie parfois aussi. Les enfants planent dans un bordel familial qui les fait bien marrer et qui leur donne des envies de n’importe quoi.
Nos parents font n’importe quoi, nous aussi alors !
Et la fin de l’année scolaire et son relâchement global n’arrangent rien.
Où on en est ? Ben… Déménagement vers Montreuil mercredi 1er juillet (Merci les Julien !), signature pour la vente chez le notaire lundi 6 juillet (en principe…). Ensuite, déménagement vers Meilleray entre le 22 et le 1er août. Enfin, départ le 2 septembre, comme vous le savez bien. Enfin, ceux qui suivent.
Nous avons acheté/on nous a offert : une batterie nomade usb, une batterie de Gopro supplémentaire, 2 trousses de toilette de voyage dépliables, des chaussures de Trek basses, des sandales Birkenstock, des tongs, 2 lampes frontales, 1 pantalon/short pour Robinson, 5 sacs à dos, 5 foulards/paréo/serviettes de plage, 5 serviettes Décathlon à séchage rapide, des chaussettes, des lunettes de soleil, des livres virtuels sur nos 2 liseuses Kindle, des guides en veux-tu en voilà lourds et encombrants, des polaires pour tout le monde, des doudounes compressibles pour tout le monde, etc…
On est en train de tomber en panne d’appareil photo… Donc, il faudra envisager d’investir.
Notre to-do-list commence à se réduire : on a raccroché les volets de la salle de bain hier ! On a fini les vaccins vendredi ! (Notre Tata Docteur a constaté que Robinson avait des vaccins en retard, genre… presque pas importants : BCG et Tétanos, imaginez sa tête quand on lui a annoncé que pour lui c’était pas fini 😦 sauf si la rupture de stock annoncée persiste). Donc au niveau médical, en dehors de Robin, on est pas mal du tout. La liste des médicaments est prête, y’a plus qu’à voir avec notre Tata Docteur pour les ordonnances, et avec notre Boutonnologue pour tout ce qui est dermato, domaine qui dans notre famille prend beaucoup d’importance.
Pour la scolarité, nous avons eu (4 mois après notre lettre recommandée) réponse de l’académie qui nous accorde le droit de déscolariser nos enfants Céleste & Robinson. Juju n’a pas pu s’empêcher de faire la blague à Joséphine : Toi c’est refusé, désolé. Déconfite notre Djodjo. Pour elle, on patiente encore donc. Nous avons investi dans des cahiers BLED (ça rappelle quelques souvenirs hein !) qui n’ont plus rien du bouquin blanc, semblable à un pavé de grammaire et de conjugaison. Les cours sont presque prêts, les évaluations le sont pour CE1 et CM1. Nous allons d’ailleurs profiter des vacances d’été pour entamer cet enseignement qui nous paraît tellement lourd dans la gestion d’un voyage…
Voyez vous-même la dure vie de classe en long voyage : http://leguideduplantardenasie.com/2015/06/07/bali-au-ralenti/
Comment le vivent les enfants ? (J’anticipe les questions récurrentes) : Céleste et Robinson s’en amusent. Un joyeux bazar quoi ! (Viens dormir avec ton matelas dans ma chambre ce soir ! Ok ! Et on change demain !) Quant à Jo, elle a dit au revoir hier à sa copine Léa sans savoir quand elles se reverront. Et puis il y a eu la boum de fin d’année qui n’était pas à la hauteur de ses espérances. Enfin bref… le moral est moyen. Ajoutez à ça la convocation au commissariat pour le vol de son portable (Iiiirk !) et le conseil de classe auquel en tant que sous-déléguée elle a dû assister pour la première fois… Beaucoup de choses pour notre fille de 11 ans. Heureusement, il y a la joie de la glande. Plus de cours, juste le plaisir de surfer sur le net, tripatouiller son nouveau téléphone, plus d’obligation, le bonheur quoi.
Ainsi, nous avons la vague impression de basculer vers une nouvelle vie. Vague parce que nous vivons toujours au 5 avenue de Nancy et que tous les matins, y’a douche déj’ école vite boulot … enfin le quotidien. Quand on fouille dans un placard et qu’on constate le vide, quand on entend la résonance des pièces où l’on vit, quand on est obligé de poser ses affaires par terre parce qu’il n’y a plus de meubles alors oui, on se dit que ça va arriver. Qu’on va vraiment le faire. C’est dingue !
Lettre à mon père
« Quand tu aimes il faut partir »
On part. Quand même. On ne fuit pas, on ne vous abandonne pas, les rats ne quittent pas le navire, contrairement aux apparences. 9 Mois, c’est rien face au combat que tu viens d’entamer. Et à notre retour, tu auras déjà gagné plusieurs batailles, et peut-être la guerre -qui sait?-.
On ne part plus le coeur léger et le vent en poupe, mais on part. Quand même. On part parce que l’on est définitivement optimistes. Parce que tu as une santé d’enfer. Parce que ces médecins pas toujours adroits dans les relations humaines sont doués dans leur domaine : t’amener à la guérison. Nous sommes confiants. On part parce que tu es combatif. On part pour mieux revenir, forts et définitivement optimistes, à tes côtés. On part pour trouver ce sorcier indonésien qui peut-être pourra envoyer ses ondes, ses pensées, ses prières.
On ne part pas en sautillant de joie, on ne part plus en ignorant quand on rentrera : mais on part. La vie nous envoie un petit rappel à l’ordre. Il faut profiter. Ce tour du monde en est l’illustration.
On laisse sur le bord de la route ma Maman, qui va devoir retrousser ses manches comme jamais pour être à tes côtés dans ce combat. Et je sais qu’elle sera à la hauteur, comme toujours. Vous êtes entourés, c’est vrai. Les amis sont là, même dans l’adversité. Je compte aussi sur eux.
On laisse sur le bord de la route ma soeur, qui va devoir soutenir, panser, calmer, accompagner, rassurer, motiver, amuser, abreuver, inviter, nourrir, et j’en passe, chose que nous faisions avant toutes les 2, et que je referai dès notre retour. Je lui fais confiance, ainsi qu’à ses hommes qui seront là, eux aussi, dans son quotidien pour lui redonner des forces quand il n’y en aura plus beaucoup. Vivi : va falloir en prendre du magnésium 😉
Je veux que tu gardes en tête mon Papa cette idée de combat : il faut se battre, chaque jour. Y’aura des jours sans, pas mal même. Mais y’aura des victoires. Et faudra les arroser. Comme il faut, hein !
Mais mine de rien, on sera vite là. Et on sera là chaque jour, de septembre à mai. Par Skype, par mail, par Facebook, par nos pensées, par tout ça. S’il y a un guérisseur dans chaque pays où nous passons, j’irai. Même si tu n’es pas forcément preneur.
On garde le cap, Papa. Tiens bon la barre, on revient vite !
On t’aime fort.
Bon, on en est où à 5 mois du départ ?
Faisons un point, briefing, checkpoint, bilan à mi parcours de la préparation de ce projet de dingue. Officiellement, on n’est pas mal ! Et on aime se le répéter en se regardant droit dans les yeux. Pour nos cerveaux, on est sûrement moins bien : ça mouline… Suffit de regarder à quelle heure j’écris ce billet, alors que la maison est calme. Réveillée depuis 7h00 (un dimanche matin !!), l’esprit déjà accaparé par les to-do-lists, les faut-surtout-penser-à, les tentatives de réassurance, bref… Le cerveau est en pleine activité de 6h45 à 22h30. Ben oui, après, on est fatigué, alors désolée pour les soirées où on s’endort.
L’étape cruciale qui nous fait dire qu’on va vraiment le faire -oh purée !- c’est l’achat des billets d’avion. Via ZipWorld. Pour la modique somme de 10845 €, soit 2334 € par adulte et 2059 € par enfant (fini le temps où ça coûtait vraiment moins cher de voler avec les gosses…).
Voici le détail des vols, qui à priori ne sont plus susceptibles d’être modifié, sauf moyennant finances, il me semble, mais moyennant finances, tout est possible.
Départ mercredi 2 septembre à 10h45 de Orly (j’avais pourtant dit que c’était pas mon aéroport préféré bon sang ! Mais Julien dit qu’il faut faire preuve de flexibilité… alors je suis flex).
Direction Heathrow (Angleterre) pour une correspondance (clin d’oeil pour l’escale loupée de 2001 : We’re not burgler !) et enfin atterrissage à Rio de Janeiro à 20h00 heure locale. Là, je vais essayer de réaliser que j’ai 40 ans. Mais surtout, nous nous attellerons à prendre le rythme du TDM… chose qui risque de prendre quand même quelques semaines, aux dire des autres tourdumondistes (ben oui, c’est comme ça qu’on s’appelle entre gens dingues qui font des projets de dingues).
Second vol inclus dans ce billet TDM le vendredi 30 octobre : Santiago du Chili à 11h10 pour arriver à Auckland (Nouvelle Zélande) à 4h20 du mat’ heure locale, le dimanche 1er novembre. On s’est dit, Auckland ça doit être bruyant et animé, autant arriver dans un moment calme : le dimanche à 4h, c’est pas mal. J’ai hâte de vivre ce moment d’attente dans l’aéroport avec 3 enfants en jetlag et la fatigue d’une nuit de quelques heures. Mais nos capacités d’adaptation feront le reste. Prise du camping car lundi 2 novembre…
Puis nouveau vol le 26 novembre en partance pour Sydney (Australie), départ de Christchurch à 7h00, arrivée à 8h30 heure locale. Nous avions choisi de ne pas traîner en Australie (oui, je sais, c’est choquant pour certains… mais nous, on a hâte d’atteindre l’Asie !).
Ensuite, envol pour Bali (Indonésie) le lundi à 17h40, arrivée à 21h05 heure locale. Là, il faudra être efficaces en matière de transports locaux car le vol suivant n’est autre que Bangkok (Thaïlande) – Cochin (Inde) via le Sri Lanka, soit notre dernière étape,décollage le 28 avril 2016.
Retour prévu le 22 mai depuis Bangalore (Via Dubai). Arrivée à Roissy. Aaaah… mon aéroport préféré.
Voilà pour les vols. ça, c’est fait.
Mais tout le reste ??!!
La vente de la maison est en bonne voie. Depuis la signature du compromis de vente, je garde dans mes mains le goulot de la bouteille de champagne, culot ôté, prêt à servir mais… on attend. Les éventuels futurs propriétaires sont (re)venus hier avec un entrepreneur pour vérifier le toit (iiiirk ! On n’a jamais vérifié le toit nous ! Y’a quoi là-haut qui pourrait les démotiver ?!) Finalement, ils n’ont pas évoqué d’annulation de vente. Donc on attend le coup de fil de M’sieur le Notaire pour poser une date et savoir à partir de quand on va débarquer chez mes parents, à 5, pour bousculer leur quotidien et envahir leur espace vital. Les pauvres…
Les cartons se remplissent, Céleste se plaint de ne plus avoir de jouets dans sa chambre et de s’ennuyer sévère :
Comment ça plus de jouets ? Mais ma chérie c’est pour te préparer au TDM, allez, prends un bout de papier et fais des pliages, c’est chouette aussi !
Les meubles se vident, le tri se fait lentement (on épure !). On s’aperçoit qu’on a quand même beaaaaucoup de choses dans notre maison et que va falloir être très polis et aimables avec ceux qui voudront bien prendre un peu de notre vie de sédentaire chez eux pour quelques années mois.
La santé : Céleste a vu le dentiste, tout va bien, la dent cariée va tomber et les autres se mettront où elles pourront. J’ai également vu le dentiste, on ouvre un chantier mais d’avril, c’est jouable ! Robin n’a presque plus de dents, donc pas besoin de consulter et puis lui aussi, ça tombe tous les 3 jours… Julien ouvre également un chantier mais plus conséquent, avec parodontologie etc… et sa préoccupation (une parmi tant d’autres) est de savoir combien il doit emmener de Sensodyne pour tenir 9 mois… Joséphine quant à elle ne verra l’orthodontiste qu’à son retour, histoire de bien subir le retour avec les contraintes financières.
Les vaccins : reste plus que l’hépatite A et la rage (3 injections par personne à 50 € pièce). Mais bon, avec une mutuelle qui rembourse en intégralité (moyennant un délai d’environ 1 mois et demi), on ne peut pas se plaindre. Et vous me mettrez une consultation du voyage pour le paludisme par-dessous tout ça ! Quant à ma cheville -celle qui enfle vous suivez ?- j’ai décidé de la rééduquer moi-même puisque les cabinets de kiné sont overbookés et j’ai repris la course à pieds, version Ticky Holgado dans Une époque formidable. youtube.com/watch?v=Bt6vZ
Contact a été pris avec les impôts qui s’angoissent beaucoup moins que moi. Je compte donc sur mon comptable et sur ma mère pour ma 2035, quant à la déclaration de Julien, c’est déjà rempli ! (Y’a pas de justice).
Pour l’école, nous sommes rassurés quant aux capacités indéniables de nos 3 enfants qui ont récolté les félicitations tous les 3 au deuxième trimestre. Et ce que je cherchais désespérément depuis décembre sur internet, Julien l’a trouvé en 2 clics : academie-en-ligne.fr, soient tous les cours en ligne gratuits du CP à la terminale. Deux questions : mais comment a-t-il fait ?! Et aussi : Suis-je vraiment un boulet de surfeuse sur le net ?!
Alors, effectivement, on n’est pas mal. Si ce n’est que je n’ai pas encore trouvé la perle rare qui reprendra mes patients chéris (ben oui, je suis pas une génialissime ortho qui va les rééduquer tous d’ici septembre…).
Avec cette densité de choses à faire, je me perds parfois dans des détails :
mais qu’est-ce que je vais faire
du reste de mon baril de lessive ?
(je sais, c’est grave) ou encore à qui vais-je confier mon frangipanier ?
On avance. Cahin-Caha. Et le stress gagne du terrain. Tout comme l’allégresse. Et cette douce impression que la vie nous appartient.
Petits bobos, maladies et autres frayeurs
Voyager, c’est aussi sortir du confort et s’exposer à des facteurs nouveaux qui sont parfois hostiles. A Bali, on avait battu des records avec une varicelle qui s’est déclarée chez Robinson à 9h du matin, décollage à 12h00… Opération camouflage sous un foulard pour ne pas être refoulés car on ne nous autorise à embarquer que 7 jours après l’apparition de la dernière tache, élément que j’appris alors dans la voiture, quinze petites minutes avant d’arriver à Roissy. En supplément, sur place, il avait chuté et vu les pierres balinaises de près, en courant autour de la piscine (bobo de riche…). Céleste avait probablement dormi trop près de la table de chevet -sans nous réveiller la nuit, petite merveille de Céleste- et Joséphine avait brûlé le dernier jour (je vous épargne les photos de son herpès géant sur le visage en arrivant à Paris).
Qu’est-ce qui nous fait le plus peur ? Ce n’est pas d’être enlevés -je crois qu’on est vraiment trop nombreux et trop bruyants pour cela, enfin… j’espère-. Ce n’est pas de nous perdre, ou de se faire voler nos affaires les plus précieuses. Non, au fond, je crois que la peur qui ne nous quittera pas durant ce tdm est celle du bobo ou de la maladie.
Les vaccins : au top ! A jour, adaptés aux lieux et complétés des injections supplémentaires au besoin. Le centre de vaccination Air France nous a reçus, motivés et fébriles. Ambiance : « Vous allez souffrir… » mais nous sommes des parents presque parfaits et avons montré le bon exemple pour la bonne cause. ça, c’est pour la protection des méchantes maladies auxquelles on n’est pas habitué, soient l’encéphalite japonaise, l’hépatite A, la fièvre jaune (Première partie : 732 € Messieurs Dames !).
Mais y’a les autres. Celles qu’on attrape bêtement. Une angine. Une otite. Une sinusite. Une péritonite ?! Une pyélonéphrite ! Une salpingite ! Une grippe-angine-ça-va-pas-ite. Et là, c’est chiant et/ou ça fait peur. On ne meurt pas d’une angine. Mais si c’est le modèle où seuls des antibiotiques peuvent y faire quelque chose : ça va compliquer le quotidien. Surtout pour savoir laquelle c’est. Un rhume, ça passe en 5 jours, il suffit d’être patient. ça, je maitrise. Un adage : « une aspirine si elle a mal aux dents ». Pour le reste… On fera des diagnostics par mail. Avec la chance insolente d’avoir une tata généraliste ET dévouée.
Quant aux réactions épidermiques dont notre famille est spécialiste, nous avons encore la chance insolente d’avoir une dermatologue dans notre entourage, qui plus est dévouée elle aussi (les 2 mêmes modèles 🙂 ).
Et puis comme vous allez nous lire très très régulièrement -si si!- on compte un peu aussi sur vos conseils avisés et bienveillants que vous nous prodiguerez via ce blog : le partage des expériences ! Parce que à des milliers de kilomètres de chez nous -chez nous… quel chez nous ??- loin de notre civilisation/entourage enveloppants et rassurants, je ne suis pas sûre qu’on sera parfaitement sereins face à une grosse fièvre ou à une éruption cutanée rougeâtre et irritante… (déjà vécu en Thaïlande : fucking pharmacist ! qui nous a vendu une pommade à base d’alcool, faisant hurler notre Robinson à la moooort -chuuuut Robin ! On va se faire virer de l’hôtel!- et nécessitant un rinçage abondant puis retour à la case départ : cuisses rougeâtres, gonflées et douloureuses)
Quant aux ouvertures d’arcades sourcilières, aux entorses (c’est l’expérience qui parle), aux os cassés, on ne va pas l’envisager. On met dans le panier assurances toutes les angoisses et idées noires de ce qui pourrait arriver (Une pensée pour le film Banzaï : « Ooh… Michel… ») Et on se dit que ça n’arrivera pas.
D’ailleurs ça n’arrivera pas !
Et en Inde ? On y va en Inde ?
Encore un questionnement qui reste actuellement sans réponse (un de plus). ça ne nous empêche pas de dormir (oui, on sait, ce n’est pas le pire des soucis) mais tout de même ; on y va ou pas ?
Moi, je freine. Un peu. Juju, pas vraiment. Les enfants, on l’a dit précédemment (pour ceux qui suivent 😉 ), ils s’en foutent clairement. L’inde est le deuxième pays le plus peuplé au monde -1,3 milliards d’habitants. Agoraphobe, moi ? Un peu ouais… Quand on parle de l’Inde, on associe toujours l’expression choc des cultures. C’est notre dernière étape, et je sais pas si on sera prêt à subir un choc.
Et pour citer le Lonely Planet : « Tout assaille, surprend, ravit, dérange : les bruits, les odeurs, l’omniprésence de la foule, les couleurs, la misère et la splendeur extrêmes, les montagnes de détritus, les temples d’une beauté époustouflante, la présence des mendiants décharnés et des femmes aux allures de princesses vêtues de saris flamboyants, les vaches qui se promènent nonchalamment au milieu des carrefours chaotiques »
« Des parents qui veulent faire un tour du monde ! Il a fallu que ça tombe sur moi… »
Une question récurrente dans notre entourage : Qu’en disent les enfants ? Et bien voilà : tout est dans le titre de ce poste. C’est une déclaration de Céleste qui a résumé son sentiment, non sans nous faire rire. Mais ça nous a surtout fait réfléchir. On n’est pas des barges, enfin on essaie de s’en convaincre, mais surtout on ne veut pas que nos enfants le pensent !
J’ai creusé auprès de Céleste ce qui pouvait bien motiver de tels propos et la séparation d’avec ses copines semble à l’origine de tout ça. Et c’est apparemment ce qui les chagrine le plus, pour le moment. Désolée pour les proches qui s’attendaient à une angoisse de séparation…
Donc pour l’instant, leur plus grande inquiétude, pour les filles notamment, c’est de quitter les copines.
Le tout premier essayage des sacs à dos les a mis dans une effervescence particulière, mais plus pour la nouveauté d’un gadget en leur possession que par la forme réelle que prenait notre projet. Julien et moi étions presque émus dans les rayons de Décathlon (on n’a rien trouvé de plus romantique et intimiste que le sous-sol de Décathlon pour se sentir pousser des ailes, les yeux dans les yeux). Les enfants, eux, jouaient à lester leurs sacs (bien trop lourds maintenant que nous nous sommes rencardés plus précisément sur la question) et testaient la solidité des fermetures éclair : ouvrir-fermer-ouvrir-fermer. Je vous passe les détails de l’essayage des capes de pluie trop grandes et de Joséphine et Robinson qui jouent à Harry Potter dans les allées encombrées car c’était la rentrée et à la rentrée y’a du monde dans les allées ! D’ailleurs le dilemme cape-ou-kway n’est à ce jour pas élucidé.
Bref, tout ceci n’est encore qu’un jeu pour eux. Leur ton est donné : nos parents ont décidé de nous embarquer dans leur projet de dingue, on suit, on verra bien. D’ici à ce qu’ils changent de projet… Non, au fond, ils n’y croient pas vraiment. Après tout, à Décathlon, on n’a rien acheté. C’est bien un signe que tout cela n’est pas vraiment concret. Alors leur vie continue. Ils écoutent gentiment papa & maman parler de ce TDM qui leur tient tant à coeur et qui fait briller leurs yeux. Sans plus.
On verra bien …